Bientôt 2023, et si on écoutait du hardcore néo-zélandais ?

Ils ne sont pas sur les plateformes d'écoute, ils vivent à Wellington, en Nouvelle-Zélande, ils sont trois, deux mecs (Ben, look de brave gars, à la batterie et Rupert, look de nerd, à la basse) et une fille (Hannah, look de jeune fille bien élevée, chant rauque et guttural+guitare). Et ils sont la meilleure chose qui soit arrivée à l'année 2022 en matière de musique extrême, personnifiant la rage comme on l'a rarement fait en réinventant le hardcore, qu'il soit anarcho-punk avec Unsanitary Napkin ou digital avec avec Displeasure. Retenez bien leur nom, car ils pourraient devenir énormes s'ils arrivaient jusqu'aux oreilles de journalistes influents, dirons-nous, ou retomber dans l'anonymat et rester cette jouissance infinie et confidentielle pour leurs auditeurs actuels, dont votre serviteur.



L'album de Unsanitary Napkin, "All Billionaires Are Bastards" est sorti en mars, il compte 12 morceaux pour une durée de 21 minutes. L'album de Displeasure, "Vortex Of Shit" est sorti en décembre, il compte 9 titres et dure 17 minutes. Et les deux groupes (les mêmes musiciens, répétons-le) réinventent à la fois le traditionnel hardcore de trois notes et l'électro-punk hargneux et froid de trois notes et demi, en insufflant dans chacun une énergie et une colère phénoménale et surtout de la sincérité, rien que de la sincérité, une vraie sincérité : pas de look à la con, pas d'attitude "je suis un gros punk destroy", juste trois potes qui jouent comme si leur vie en dépendait. Et surtout un talent fou : réinventer un genre qui tient en trois notes, c'est un sacré challenge après quarante ans de groupes ayant fait la même chose, mais eux y arrivent. Comment ? Mystère. L'émotion qu'ils arrivent à y glisser sans doute, plus quelques samples ou idées hors-normes intercalés dans tout ça, et le résultat est là : il laisse pantois.

Les brûlots incendiaires sont suffisamment rares pour être signalés, alors si vous avez les oreilles un tant soit peu bétonnées (le chant de Hannah, très rare dans le monde féminin et réservé au milieu métal extrême en général, peut s'avérer difficilement supportable quand on n'a pas l'habitude), précipitez-vous sur ces deux albums, vous verrez, ils ont le don de nettoyer tout le stress que vous aurez pu accumuler, sur des textes crus et hargneux jamais stupides. En parallèle on s'intéressera aussi aux talents de dessinatrice de Hannah, dont les visages congestionnés de vieux hommes hurlant ou de sexes masculins sont pour le moins réussis. Un seul vrai regret : la Nouvelle-Zélande, c'est loin et ça sera difficile de les voir en concert, parce que ça doit être quelque chose.

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