Le rock indé de 1975 à 1979


Un rock qui se réinvente


De 1975 à 1979, c'est une véritable déflagration : le mouvement punk naît sur un ras-le-bol généralisé, en pleine crise sociale, et si l'on retient surtout le côté musical, c'est bien d'une révolte profonde, doublée d'un nihilisme total, qu'il s'agit. Les punks ne croient plus en rien, ils ont juste envie de se sentir vivants et quoi de plus drôle que d'emmerder le monde en adoptant une image provocatrice et en faisant le plus de bruit possible ?

Les looks évoluent brutalement : les cheveux deviennent courts à une époque où tout le monde les porte longs avec une barbe et une moustache - il faudra 30 ans à la barbe et 40 ans à la moustache pour retrouver un peu de crédit dans le monde du rock - et les habits se déchirent ou se colorent, chacun essayant d'être original et de ne pas rentrer dans un moule... même si ce sera vite le cas comme dans tous les mouvement ayant une identité forte.

Américains, Anglais ou même Français, les punks s'installent dans un paysage gouverné par le disco. La musique, ils la transforment en profondeur, arguant du fait qu'il suffit de savoir jouer trois notes et d'avoir un bon feeling pour faire de bons morceaux. Et c'est vrai, à une époque où le public est assis et qu'il écoute poliment des solos de vingt minutes joués par des musiciens experts aux guitares à deux manches, quoi de mieux qu'un morceau de deux minutes, joué vite et craché (au sens propre comme au figuré, d'ailleurs) face à une foule en délire qui saute dans tous les sens sur cette nouvelle "danse" appelée le pogo.

En marge du punk, le pub-rock, mouvement que l'on peut également qualifier de rebelle à l'ordre établi, fait pâle figure et il s'éteint rapidement. Et, pas très éloignés, quelques groupes inventent la musique industrielle, en brisant les codes encore plus que les punks, même s'ils restent très marginaux et obtiendront du succès seulement à partir des années 80.

En France, le mouvement punk, bien qu'original et talentueux, n'est qu'anecdotique par rapport à l'Angleterre ou aux USA, avec quelques singles mais quasiment pas d'albums, sauf peut-être pour Métal Urbain, Stinky Toys ou Starshooter qui tirent leur épingle du jeu. Les autres ne sortiront que quelques singles et la plupart ne seront connus que lors de rééditions ou compilations, des années plus tard.

Le mouvement punk ne durera pas, vite récupéré par les médias, alors les groupes survivants vont évoluer ; ils n'avaient de toutes façons pas vraiment le choix, limités par ces trois notes que tout le monde joue. La "new-wave" est née, même si le terme désignera autre chose quelques années plus tard. Et elle est aussi excitante que le punk !

Avec la musique industrielle et l'apparition des premiers synthés, la fin des années 70 s'avère prometteuse pour un rock qui apprend peu à peu à s'auto-gérer, prônant le DIY (Do It Yourself) comme art de vivre, tant dans la musique que dans la mode, le graphisme ou la presse, les fanzines faisant leur apparition en nombre.



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