The End of The F***ing World


The End of The F***ing World est clairement une réinterprétation du mythique "Bonnie & Clyde", version 2018, avec un couple d'adolescents anglais qui envoie tout valdinguer sur un coup de tête. Ce drame épouvantable se déguise en une comédie très drôle (l'humour noir, il n'y a que ça de vrai) qui sait quand même laisser la place à la sensibilité et à l'émotion.

Sa réussite tient évidemment à ses formidables acteurs, mais aussi à toute son approche philosophique sur le sens de notre existence. En plus d'être un formidable élan de vie, c'est aussi et surtout un hymne à la liberté comme on a rarement l'occasion d'en voir. En face de James et Alyssa, la série nous dépeint un monde d'une cruauté et d'une noirceur absolues, où tous les adultes sont pitoyables, tristes, lâches, froids, cyniques, faibles, égoïstes, pervers, y compris les marginaux (peut-être même plus que les autres), allant jusqu'à glisser un personnage de serial killer au milieu de tout ce petit monde.
Si seule une fliquette essaye de relever un peu le niveau avec sa compréhension et son empathie, tous les autres sont ignobles, ils sont la raison essentielle de la fuite en avant des deux héros qui refusent de les suivre dans le monde adulte. Dans cette quête désespérée, même l'amour, leur amour maladroit et absolu, profondément touchant, ne suffit pas à laisser le moindre espoir à leur cavale. On sait à l'avance que tout ça va très mal finir.

La moralité ? C'est sans doute que l'âge adulte représente la fin de tout, non seulement de l'innocence de l'enfance, mais aussi de l'espoir, les dernières scènes sont d'ailleurs d'une cruauté absolue. Vous ne ressortirez pas indemne de The End of The F****ing World, car vous vous souviendrez de tous ces moments où vous aussi vous avez eu envie de tout envoyer chier, une envie qui vous reviendra dans la gueule avec sa conclusion sans concession : il n'y a aucun endroit ou fuir, la liberté n'existe nulle part, et nous sommes tous, en tant qu'adultes, des ratés pitoyables (si vous avez moins de 18 ans, profitez-en encore un peu, faites la teuf).

PS : j'avais envie d'écrire, et comme ce blog est le lieu idéal même si je l'ai abandonné il y a 2 ans, c'est l'occaze de le faire revivre un peu...