Quelques petits groupes à découvrir pour 2018

Comme vous le savâtes, je suis un quinquado, c'est-à-dire un type très vieux, tout ridé, gros, chauve, malade et réac.
Et comme bon nombre de mes amis (tout aussi vieux et même parfois un peu plus jeunes) semblent plus préoccupés par la musique des groupes qu'ils écoutaient quand ils étaient jeunes, beaux et sveltes (lesdits groupes étant eux aussi devenus vieux, ridés, gros, chauves, malades et réacs), j'ai décidé de leur donner une leçon, à tous ces vieux cons rabougris du bulbe*.

Pour ce faire, je m'en vais vous conter par le menu mes dernières excitations post-post-pubères. Eh oui, malgré ma calvitie et le reste, j'ai un gros défaut : je m'excite, je m'étourdis, je m'enthousiasme, je me déchaîne tous les trois jours sur un nouveau riff de guitare, un nouveau grondement de basse, un nouveau rythme de batterie. Non pas que je sois dupe : les excités de 20 ans sont souvent touchants de naïveté, voire parfois grotesques avec leurs looks et leurs discours, mais voilà, ils ont la rage, ils ont l'arrogance et ils ont la candeur, et ça, ça vaut tout l'or du monde. Et ça me touche, moi qui ai perdu tout ça il y a bien longtemps (pleurs).

Bon suffit avec les conneries, passons à l'essentiel : j'ai choisi mes 7 derniers coups de coeur, pourquoi 7, je répondrais pourquoi pas. Ils sont tous - et c'est volontaire - dans le même genre, car il ne faut pas mélanger les torchons et les soviets, à savoir des groupes à guitare qui jouent (plus ou moins) vite et fort, qui sont capables de faire de chouettes mélodies, qui ont une putain de bonne énergie et évidemment un talent fou.
Dans le désordre.


Starcrawler : "Starcrawler"
Tout le monde en parle, mais ne crachons pas dans la soupe, c'est parfois justifié. Bon, on en parle surtout à cause de leur chanteuse, Ari de Wilde, californienne et fille d'un obscur batteur et de la célèbre photographe du même nom (que je ne connaissais, et j'ai même pas honte, moi à part Doisneau hein, tiens je vous disais que j'étais vieux). N'empêche. Starcrawler, c'est du bon gros rock, teinté de glam, de boogie woogie - non ne fuyez pas - et de punk, quelque part entre Joan Jett et Courtney Love / Hole (et Katie Jane Garside, de Daisy Chainsaw puis Queen Adreena, pour le look). Bref c'est très "viril", il y a des choeurs, des riffs de guitare saignants qui arrachent tout ; c'est sale et teigneux (mais pas bruyant, car la production est très léchée), et ça fait un bien fou d'écouter ces petits polissons.



Dream Wife : "Dream Wife"
Déjà, le nom, moi j'adore. "L'épouse de rêve", on sent là moults connotations féministes qui montrent toute la rage - et l'ironie toute punk - de ces trois demoiselles (oui, que des filles). Elles sont de Londres et font dans une pop indie super bien foutue. Allez, disons que Dream Wife, avec Goat Girl, sont les plus pop du lot (ce qui ne doit pas être rédhibitoire, si ?), et leur album contient une sacrée floppée de morceaux qu'on déguste comme un pot de Nutella acheté pas cher dans un supermarché discount après s'être battu comme des rats pour l'obtenir. Elles me plaisent bien ces petites, leur album est sorti fin janvier, juste après celui de Starcrawler.



Inheaven : "INHEAVEN"
Leur premier album est sorti en septembre dernier. Dans le genre "j'ai vachement écouté Nirvana", ça se pose-là, c'est vrai, mais j'abhorre les cyniques désabusés (comprendre les parigots, les journalistes rock, les hipsters et les vieux gros malades et réacs) qui vous disent "mmmh ouais ça a déjà été fait, moue de dégoût". Et alors, connard ? Il n'y a que 7 notes en musique et au bout de 50 ans, si tu attends encore des trucs jamais faits, tu vas passer ta vie à pleurnicher. Ce qui compte, c'est pour eux : 1 - d'y croire, 2 - d'y croire, 3 - d'y croire. Après, ça passe crème, l'énergie et la passion sont communicatives, c'est le manque de talent qui provoque l'ennui, pas le fait qu'on "copie" ou pas.
Cet album contient une mine de tubes, et en plus ils savent faire des vidéos vraiment chouettes.

(notez les pom-pom girls, ça ne vous rappelle rien ?)



Goat Girl
Des filles, encore des filles (j'adore les groupes de filles, je sais pas pourquoi, il y a une honnêteté et une absence de poses qui manque souvent dans la musique des garçons, il faudra que je fasse un article rien que les sur les groupes de filles d'ailleurs). Goat Girl est sans doute le groupe le moins énervé du lot. Leur musique est également un peu plus sombre, et en tout cas bourrée de sensibilité à fleur de peau. Pour le moment elles n'ont sorti que quelques singles, mais tous vraiment brillants. Le premier album, c'est pour le mois d'avril, et on a hâte.




Queen Zee
Bien que le nom du groupe laisse suggérer une fille comme étendard, et bien qu'il y en ait une dans le groupe, non, nous avons à affaire ici à un garçon... ou plutôt un transsexuel, enfin disons qu'on ne sait pas trop, et pour être honnête on s'en fout un peu, qu'il soit transgenre ou pas n'a aucun lien avec ce qu'il exprime par son chant. Et quel chant : on sait bien que ce qui fait la différence entre un bon groupe et un groupe génial, c'est le chant, et devinez ici dans quelle catégorie on se situe. Bref, Queen Zee n'a sorti qu'un EP et plusieurs singles, mais c'est à chaque fois une sacrée baffe dans la gueule. Leur look androgyne/glam très provoc (une vidéo d'eux, on s'en souvient) est à l'image de leur musique, mélange d'influences gothiques, punk, shoegaze, on pense un peu à Marilyn Manson mais surtout à tellement de choses qu'au final on ne pense qu'à Queen Zee. A suivre de près, et pas qu'un peu.



Wolf Alice : "Visions of a life"
Encore un groupe dont tout le monde (oui bon c'est relatif) a parlé quand leur album est sorti, en octobre. Et encore une nana qui chante, oui bon je sais. Pour elles ce n'était pas un coup d'essai, un premier album étant déjà sorti en 2016. Mais il était raté, et on l'a vite oublié. Par contre, celui-ci est un exercice de style très réussi. Explications : si on kiffe à mort le single "Yuk Foo" par sa rage punk démesurée et ses hurlements, le reste de l'album est très différent : tantôt plus pop, tantôt plus rock, tantôt shoegaze ou noise, et toujours de chouettes petites expérimentations sonores qui montrent non seulement la capacité du groupe à innover (les mauvaises langues diront qu'ils se cherchent) et à surprendre. Plus varié que les autres groupes cités ici, plus difficile d'accès aussi (sauf comparé à Yonaka), mais l'un des tous meilleurs albums de 2017, sans problème.




Yonaka : "HEAVY"
Yonaka n'a pour le moment sorti qu'un seul maxi 5 titres, mais le talent est là et bien là : le groupe sort des sentiers battus et si leur rock peut sembler assez classique de prime abord, ne vous y trompez pas : le chant est étonnant, l'ambiance générale déstabilisante, bref leur musique, arty et profonde, dès lors que l'on fait l'effort de s'y plonger un peu, s'avère très originale et bigrement efficace. Je purrais vous dire que ça me fait penser à Marnie Stern, une extra-terrestre virtuose de la gratte, mais je doute que ça parle à beaucoup de monde. Bref on attend un album ! Avec impatience !



Après, je vous aurais bien parlé des Coathangers que j'adore, mais on ne peut plus trop les classifier dans les "nouveautés"... Ou alors si, une petite vidéo rigolote pour la bonne bouche ? Allez.



* les mecs je rigole, allez quoi, ne me radiez pas de vos amis Facebook promis je le ferai plus

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