Best of 2024


Et si on faisait un petit best-of, cet exercice un peu ridicule auquel s'adonnent tous ceux qui prétendent s'y connaître en rock ?
A écouter sur premo.fr et à lire et regarder ci-dessous ! 
 


Top 10  (dans le désordre) :

Destroy Boys : "Funeral Soundtrack #4"
Mannequin Pussy : "I Got Heaven"

Des riot grrrls, si le terme veut encore dire quelque chose (on parle plutôt désormais de Queer core pour ne pas délaisser les gay et trans - et c'est plus juste et tant pis pour ceux qui sont straight) californiennes très énervées dont la colère et la rage ne peuvent qu'émouvoir nos petits cœurs. Une sacrée claque pour ces deux albums, de ces deux groupes qui sont très proches musicalement mais aussi humainement. Alternance de morceaux désespérés flirtant parfois avec du shoegaze du meilleur aloi (surtout pour Mannequin Pussy) et d'éclairs de rage à la rare violence, le tout enrobé d'une sensibilité à fleur de peau. 





Sprints : Letter to Self

Groupe écossais dont le premier album, très attendu après deux EPs qui avaient bercé mon année précédente, sorti en janvier dernier, fut à la hauteur des attentes. Une chanteuse aux textes engagés, avec un chant qui ne peut pas laisser indifférent, la demoiselle a des choses à dire, pour un post-punk énergique, moderne et lui aussi bien vénère pile poil dans son époque. 




Loose Articles : Scream If You Wanna Go Faster

Encore des punkettes, mais il n'y a que des filles dans ce top !  Eh oui, ce quatuor venu de Manchester me fait un bien fou avec leur punk à l'ancienne, très coloré, très groovy, en digne héritières des Slits ou de Kleenex/Liliput. Contrairement aux précédent(e)s, les Loose Articles n'ont rien de désespéré, ce qui n'empêche pas non plus les revendications sociales, même si elles préfèrent le foot et la bière, en dignes représentantes de la Grande Albion. Un album d'une fraîcheur et d'une bonne humeur qu'on ne se lasse pas d'écouter.




Mourn : The Avoider

Mourn, groupe de filles only (eh oui), vient de Barcelone, Espagne. Il n'y a même pas de page Wikipédia sur elles, comment c'est possible ça alors qu'elles sont fait déjà 4 albums ? Elles ont commencé alors qu'elles avaient à peine 17/18 ans, elles en ont donc à peine plus, mais on s'en fout, car le talent n'attend pas le nombre des années ! Leur credo, du rock alternatif au sens large, manifestement très influencé par les débuts de PJ Harvey, à savoir un rock hargneux, sombre et bourré d'émotions. Tout est parfait dans leur discographie, et on adore se baigner dans leur univers.




Ekko Astral : pink balloons

Un groupe de filles (avec un mec). Le dernier allez. Elles viennent de Washington D.C. et elles font partie, avec les Cumgirl8 (qui sont plus loin dans mon top 25) et quelques groupes qui semblent arriver sur le marché, de ce qu'on pourrait considérer comme un mouvement naissant de post-punk très éloigné du gris et du noir, plein de couleurs flashy (psychédélique ?) et d'une provocation mettant en avant une imagerie très sexy... pour mieux la dénoncer et s'en moquer. Ekko Astral fait clairement un post-punk tordu et bizarre bourré d'idées et du coup fichtrement passionnant. 




Tramhaus : The First Exit

Groupe hollandais de post-punk, avec quand même deux filles. Ils ont tous un look bien à eux, se complètent parfaitement, et sur scène c'est un moment que vous n'oublierez pas tant le charisme du chanteur est impressionnant (et les autres l'accompagnent à merveille). Leurs premiers EPs ont largement occupé mes années 2022 et 2023 et le premier album ne faillit pas à la règle, c'est vraiment l'un des meilleurs groupes actuels.




Spectres : AM DRAM

Allez on passe à un peu plus ancien et confidentiel. Spectres (à ne pas confondre avec Spectres, le groupe goth electro du même nom, de Vancouver, Canada), viennent d'Angleterre, ils existent depuis déjà 15 ans. Leur truc, c'est une noise parfaitement maîtrisée, avec un mur de guitares claustro et hypnotique parfaitement réussi. C'est leur 4e album, on s'y noit avec délice, le genre de truc qu'on remet encore et encore sans même y penser.




The Telescopes : Growing Eyes Becoming String

L'un des plus vieux du lot, ou devrais-je dire le plus vieux, puisque les Telescopes sont le projet d'un seul homme, Stephen Lawrie, créé dès 1987 et qui a sorti en 1989 un album qui a époustouflé tout le monde, une sorte de shoegaze noise psychédélique d'une noirceur absolue que personne n'avait encore jamais faite. Silence radio jusqu'aux années 2000 après un 2eme album jamais sorti, réédité depuis, et d'un coup une pléthore d'albums, les premiers longues plages de bruit sans chant ni rythmes, puis depuis quelques années retour à un psychédélisme bruitiste parfaitement élaboré. Et sur scène la force de la musique est encore plus présente. Oubliez-vous dans leurs disques.




The Wolfgang Press : A 2nd Shape

Les plus vieux, c'est eux. Groupe qui a inauguré le label 4AD à ses débuts avec un post-punk très expérimental complètement tordu, avant d'insuffler un peu de groove grâce à la naissance de la house music en 1987, qui les a influencés comme la plupart des groupes de l'époque d'ailleurs. PEtit succès à l'aube des années 90, puis disparition en 1995 avec un album oscillant entre post-punk et... funk. Oui avec un F. Et crac, aujourd'hui, à la surprise générale, retour du groupe avec un album sidérant, 100% post-punk et retour avec plein d'expérimentations. Comme le AM DRAM de Spectres, c'est le genre d'album qu'on se surprend à écouter sans arrêt sans trop savoir pourquoi car on n'a pas bondit sur son fauteuil la première fois qu'on l'a écouté. Donc il méritait d'être dans ce top 10.




Et on poursuit par le Top 25, qui pourrait faire partie du top 10, c'est trop dur de choisir et encore j'aurais pu faire un top 50 :
  • We Hate You Please Die : Chamber Songs (riot grrrls françaises, voir Mannequin Pussy et Destroy Boys plus haut, elles auraient presque pu être avec elles)
  • Lemongrab : I Spy With My Little Eye (groupe germano-italo-canadien de ce que j'appelle le punk lo-fi, un genre plutôt réservé aux Australiens, avec des morceaux courts, délirants, percutants, hyper enthousiasmants et enregistrés en 3 minutes dans la cuisine. Jouissif)
  • Johnny Mafia : 2024 : Année du dragon (le meilleur groupe garage français du moment ? 3 notes et on saute sur ses guiboles pour faire un pogo endiablé, avec toujours des titres super bien foutus et originaux)
  • Fontaines D.C. : Romance (le meilleur groupe de l'année selon tout le monde, des Inrocks à Marie-Claire en passant par Pif Gadget, je vais pas m'attarder, mais je suis un peu d'accord, un peu)
  • Rendez Vous : Downcast (vive la France encore, et nouvel album surprenant car à l'opposé du revival post-punk très gothique qu'ils faisaient avant, apparemment ils ont écouté Godflesh et Ministry car ils sont très énervés et très métal indus sur celui-ci, une franche réussite malgré une attitude pas très sympa en concert)
  • Dummy : Free Energy (superbe découverte d'un groupe qui a digéré a merveille Stereolab et Lush, avec plus qu'un pied dans le début des années 90, mais 30 ans après il y a prescription, et c'est si bien fait, on en redemande)
  • Melt-Banana : 3+5 (héros de la cause ultra-noise japonaise depuis 30 ans, mais comment font-il alors qu'ils ne sont plus que deux, pour faire des titres si extrêmes en insufflant autant d'émotion ?)
  • cumgirl8 : the 8th cumming (elles auraient dû être premières dans mon top vu le temps que j'ai passé à écouter leur premier album et tous les EPs et singles qui ont suivi, mais ce deuxième album était un poil moins cinglé que ce que j'aurais espéré, n'empêche qu'on goûte avec bonheur à leur électro-goth féministe quand même bien allumée)
  • Gustaf : Package Pt. 2 (noisy-pop plutôt que noise avec une bonne dose de post-punk et de lo-fi, là encore des filles, une musique décalée, pas sérieuse mais bigrement intelligente et surtout très excitante, du pur plaisir à chaque écoute)
  • DIIV : Frog In Boiling Water (les maîtres du shoegaze depuis quelques années, à quoi bon encore les présenter, c'est toujours fort en émotions, et quand on aime le shoegaze on aime DIIV, ils sont trop mimis et trop touchants)
  • Melts : Field Theory (le chanteur se serait barré, le groupe n'existerait donc plus alors que le 2e album vient de sortir, quel dommage, leur electro très new-wave avec un zeste d'indus mais pas trop étant sacrément efficace)
  • IDLES : TANGK (eux aussi plus la peine de les présenter, mais ils assurent toujours et depuis 2 albums leur orientation beaucoup plus expérimentale n'est pas sans me déplaire. Bêtes de scène, mélodies et son uniques en leur genre, on en reparlera dans 20 ans comme de l'un des plus grands groupes actuels)
  • Gwendoline : C'est à moi ça (vive la France, encore, avec le duo de Rennais désormais installés à Brest, confidentiels jusqu'à ce 2eme album et inventeurs pour rigoler du mouvement "shlag-wave" repris par des imbéciles comme moi : deux synthés pourris, du chant parlé et des textes d'une force incroyable, épouvantablement cyniques et désabusés mais c'est ça qui fait du bien, on est bien loin de Partenaire Particulier)
  • Lysistrata : Veil (vive la France, suite, et une musique qui est aussi complexe que celle de Gwendoline est simple - non ce n'est pas péjoratif. Leurs morceaux oscillent en permanence entre rage et tristesse, bourrés d'influences dans tous les sens : brillant, unique et qui mérite un profond respect)
  • NewDad : MADRA (douceur, candeur, spleen, mélange de shoegaze limite dream-pop et une bonne dose d'influences The Cure qui coule par tous les pores de leur musique - et ça n'est pas péjoratif non plus.
Addenda : j'ai oublié Goat Girl, "Below The Waste" qui est dans le top 10. Ou 25. Argh je sais plus.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est modéré (pour éviter les spams), mais n'hésitez pas à commenter !