Chronique : Stompwork, de Dry Cleaning

 Ce deuxième album de Dry Cleaning était très attendu après le battage médiatique (relatif, certes) qu'il y eût autour du premier. Rappelons que Dry Cleaning renoue avec un genre un peu oublié, le "funk-punk", "disco-punk", "groovy-post- punk" ou quelque soit le terme qu'on voudra bien lui donner. Mais on le sait, le cap du second album est un cap difficile, les musiciens devant souvent se remettre en question rapidement, sans avoir le temps de faire mûrir leurs morceaux, comme c'est le cas pour tous les premiers disques.

Celui-ci gagnera donc sûrement à être apprécié après plusieurs écoutes, la faute à sa complexité et au chant parlé de Florence Shaw qui s'avère ici un peu agaçant. Ok, la mode dans le post-punk "2.0" est à ce type de chant, mais il faut savoir doser le côté monocorde et l'émotion. Trop de monocorde tue le monocorde !

Malgré tout, la qualité des compos est assez bluffante : ça part dans le simili-jazz et autres musiques "évoluées" (attention à ne pas aller trop loin non plus), déjà inaugurées par Squid, Black Country New Road ou black midi, des jeunes groupes qui font frémir les critiques rock intello-snobinards qui se gargarisent de culture élitiste. Moins groovy que le premier album donc, avec pour résultat des ambiances assez étouffantes, le chant y étant pour beaucoup.

Peu d'énergie, quasiment pas même (ne parlons évidemment pas de gaîté ou de coolitude), et pour un peu on se ferait carrément chier si ce n'était l'inventivité et le talent des musiciens. Un bon album donc, bien qu'en deçà du premier, et surtout, attention à ne pas se laisser aller à la tentation de la démonstration, il y aurait vite risque de perte d'âme.




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