Grazia, France Inter, Ouest-France, la ménagère de moins de 50 ans... Savages et le post-punk

Il y a deux sortes de gens : ceux qui écoutent de la musique dite alternative (cela concerne en général le rock et la techno, moins le rap) et ceux qui se contentent de ce que leur offre la bande FM, la télé, les meilleures ventes des supermarchés, les magazines people, le top Deezer, bref tout ce que l'on voit facilement. En effet, ce qui est alternatif est par définition difficilement visible, on ne le trouve en général qu'en le cherchant, ce n'est pas du tout-cuit offert sur un plateau.

Sans vouloir être élitiste (mais en fait, si, autant assumer), ce qui n'est pas alternatif est souvent très mauvais, car créé de toutes pièces pour faire vendre. C'est de la musique à consommer dans l'instant, puis à jeter. D'ailleurs, que reste t-il de ces innombrables tubes dont on nous abreuve comme des veaux depuis des décennies, quelques mois après ? Rien. On les a totalement oubliés, sauf les plus commerciaux (et donc les mieux faits), et ceux qui étaient réellement le fruit du talent. Car bien sûr de la qualité il y en a, mais il faudra la chercher du côté de Jain plutôt que de Louane, par exemple, de Pharell Williams plutôt que de Lady Gaga, ou de Little Bob plutôt que de Johnny.

Et dans le PAF (le chien), la part de la musique alternative reste très marginale, pour ne pas dire inexistante. Aussi, quand un groupe "underground" (notez les guillemets) apparaît soudain chez Michel Drucker, on se dit qu'il y a anguille sous roche (et le branchouille snobinard que je suis se sent trahi, car il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, les Nadine Morano et les Pierre Rahbi - fichtre je me suis laissé emporter à faire une allusion politique, pardonnez-moi).

Pourquoi écouter du rock alternatif plutôt que de la variétoche, ma foi je n'ai pas la réponse. Sans doute parce qu'on ne trouve pas dans la variété ce que l'on cherche, à savoir des émotions fortes, peut-être parce qu'on a un tempérament plus rebelle ou plus artistique, peut-être parce qu'on est juste un ado mal dans sa peau qui cherche à se démarquer, peut-être parce qu'on s'en fout, va savoir. C'est peut-être aussi culturel, ainsi en Grande-Bretagne, la variété est beaucoup moins présente qu'en France, et dans notre pays où on a comme idole Johnny Hallyday c'est pire que partout ailleurs, va savoir pourquoi, va savoir.

Vous l'aurez deviné, perspicace ami lecteur (ou amie lecteuse), je m'estime faire partie de l'autre catégorie, celle qui est cachée, invisible, underground et qui fait peur à la ménagère de moins de 50 ans (souvent des tatoués, des drogués, des satanistes, des terroristes, brrrr).

Or donc, moi et mes zamis (qui se ressemble s'assemble), avons plongé avec bonheur, depuis notre adolescence (toujours pas terminée) dans ce que le rock contient de plus saignant, de plus sombre, de plus rigolo, de plus émouvant, de plus remuant, de plus intellectuel et de plus stupide. Dans les années 80, sous Reagan, Mitterrand, Thatcher, un nouveau genre musical fit son apparition : né sur les cendres du punk le mouvement gothique s'aventurait dans un rock théâtral, sombre et souvent morbide, parfois avec beaucoup de dérision, parfois sans la moindre once d'humour. Sous l'aspect classique guitare/basse/batterie/chant se rajoutaient parfois des synthés, mais qui restaient discrets. Le chant était en général très enfiévré, plein d'emphase, et côté ambiance la froideur et la morgue l'emportaient, même s'il pouvait y avoir, assez souvent même, une certaine vitalité, qui donnait envie de remuer (mais bon, n'est-ce pas ça, la base du rock). Le look mettait bien évidemment l'accent sur le noir, et on portait sans peur du ridicule des chemises à jabot, des pantalons en cuir, des chapeaux de cow-boy, des gants, de la dentelle, du maquillage noir pour les yeux, blanc pour les joues, rouge sang pour les lèvres (même et surtout chez les garçons), des cheveux hérissés teints en noir. Bref, tout ça était assez grandguignol, et hormis quelques abrutis, personne ne prenait vraiment ça au sérieux.

A la fin des années 80, le mouvement gothique était devenu passablement ennuyeux, virait à la musique hippie ou à la pop new-wave insipide. Puis il disparut, pas complètement certes, mais ce n'était plus son heure de gloire.
Et voilà t-y pas qu'après le 11 septembre 2001, alors qu'on était en pleine dance-musique, on commença à voir ré-émerger des groupes qui remettaient au goût du jour un certain rock basique, sombre, jusqu'à ce que, quelques années plus tard, de vrais groupes gothiques, avec tous les clichés et tralalas qui vont avec, refirent surface, modernisant un peu la musique, mais à peine, surtout en jouant un peu plus vite et en délaissant un peu les quolifichets et les artifices du look (Editors, Interpol, Rakes, I Love You But I've Chosen Darkness...)

En 2013, un petit groupe de filles (plutôt jolies), les Savages, ont sorti un album trrrrrès gothique, qui fit son petit effet, surtout grâce au bouche à oreille. Mais cela restait confidentiel, ou plutôt "alternatif", comme je me suis exténué à l'expliquer plus haut.
Depuis quelques jours, les Savages, groupe mineur, pas mauvais mais pas non plus géniallissime, a s sorti un nouvel album, beaucoup plus énervé que le précédent, mais toujours trrrrrrès ancré dans le rock gothique des origines, celui du milieu des années 80.

Et c'est là qu'est l'os, l'anomalie qui a poussé votre serviteur à se fendre d'une note de blog : d'un seul coup, le magazine féminin Grazia titre sur "Les Savages et leur post-punk habité sont de retour", France Inter évoque la sortie du nouvel album en évoquant les références à Siouxsie & The Banshees, Ouest France nous explique que "Les Savages aiment le noir mais adorent la vie".
C'est un peu comme une irruption de terroristes dans un concert, comme une fève dans un cassoulet, comme un ministre socialiste reprenant des thèses fascistes, on se demande bien ce qui fait que ce groupe mérite d'un seul coup de basculer dans le camp de ceux qui ne parlent jamais d'underground. A quand un passage chez Michel Drucker ?

L'explication de leur soudain succès est certainement liée au prix décroché lors du Mercury Prize, qui doivent avoir des super communiquants à leur service ayant su les vendre à des gens qui n'étaient pas censés les écouter, à moins qu'il ne s'agisse que d'un coup de bol (pourquoi les Savages et pas Eagles Of Death Metal avant le Bataclan, alors que ces derniers sont nettement plus abordables ?) qui a fait qu'un valeureux journaliste officiel a daigné écouter autre chose que ce que ses collègues des grosses maisons de disques lui envoient par la poste.

Le Mercury Prize n'est pas non plus un événement, c'est très secondaire dans le PAF alternatif, pour ne pas dire anecdotique. D'ailleurs, voici ce qu'en dit Wikipédia, c'est symptomatique, notamment au niveau des labels indépendants... :

Le Mercury Music Prize (prix de musique Mercure en français) est une récompense annuelle qui consacre le meilleur album britannique ou irlandais des douze derniers mois. Créé en 1992, elle se veut une alternative aux Brit Awards. Il est attribué par un panel très restreint de personnes issues de l'industrie musicale. On lui reproche souvent de céder à la mode. On lui reproche également d'oublier les labels indépendants.

Mais plutôt que de déplorer leur reconnaissance subite, réjouissons-nous, j'ai toujours pensé que le rock le plus extrême pouvait très bien être écouté par n'importe qui, tout cela n'étant qu'une question d'éducation culturelle et d'ouverture d'esprit. Alors, tant mieux si elles font connaître autre chose que la daube permanente que l'on entend à la radio !

Au fond, la question fondamentale est : est-ce que c'est bien ? Le vieux critique rock que je suis se permet de tenter d'y répondre : oui c'est bien, mais ce n'est pas super original. Un peu trop maniéré, un peu trop précieux, un peu trop snob sans doute (les poses des filles sur les photos, avec le regard noir - et oui la vie est dure, bouh), mais il reste un vrai bon feeling avec un peu de dépoussiérage et d'énergie d'un genre un peu sclérosé, bref de modernisme, qui n'est pas pour déplaire.

Ecoutez donc les deux albums de Savages, mais si ça vous plaît penchez-vous sur leurs influences et sur le monde merveilleux des mouvements gothique et post-punk des années 80, vous allez kiffer, c'est promis.

Du dernier album, "Adore life" :





Du précédent album, "Silence yourself" :




Un mort par jour, c'est que du bonheur !

Il se passe en ce moment un phénomène étrange, et cela m'inspire tellement que je voulais l'évoquer r'ici. Depuis quelques jours, les agrégateurs de news, tout comme les réseaux sociaux, s'enflamment (il faut toujours dire "les réseaux sociaux s'enflamment, c'est très à la mode) pour les gens qui meurent.
Cela a commencé après la mort de Bowie, à ce moment-là on n'en avait eu que 3 : Delpech, Lemmy et Galabru. Que Bowie meure le lendemain de la sortie de son album, en plus, ça marquait bien les esprits alors qu'on était juste peinards en train de manger notre 5ème galette des rois.

Et depuis, vas-y que la presse de tout bord se fait un devoir de te piocher dans les morts du jour pour annoncer avec fracas que untel ou une-telle a passé l'arme à gauche, qu'ils soient très connus (Boulez, Ettore Scola) ou beaucoup moins (le guitariste des Eagles, le guitariste des keupons français d'OTH). Et pourquoi pas demain le clarinettiste stagiaire de l'orchestre national de Taïwan, ou le preneur de son du sitcom des années 90, Hélène et les Garçons ?

Alors vas-y que chacun partage à qui mieux mieux l'article sur le mort du jour, en y allant de ses "mon Dieu encore un", ou "tristesse...", ou "c'est la série noire"... la plupart allant même jusqu'à essayer de trouver celui dont on n'a pas encore trop parlé, parce qu'avec un peu de chances il y a en plusieurs par jour.
De prime abord j'aurais eu envie de les héler avec un "hého les moutons ça commence à bien faire, bande de demi-nains !", mais essayons plutôt d'analyser la chose (je vous rassure je ne suis ni psy ni sociologue) : pourquoi ce besoin de parler du mort du jour ?
Peut-être parce que c'est le début de l'année, et qu'en début d'année on imagine toujours ce qui va suivre. En l'occurrence (surtout avec les commémorations de Charlie Hebdo et l'attaque de l'hôtel à Ouagadougou, sans compter les 400 kidnappés en Syrie ou va savoir quoi, il y en a tous les jours), en l'occurrence disais-je, on imagine bien le ou les carnages qui vont suivre : à la gare du Nord, au forum des Halles, au Macdo de la place Clichy, à la Tour Eiffel, que sais-je, en matière de terrorisme il n'y a que l'embarras du choix (et en Province c'est kif-kif, ne vous croyez pas à l'abri, sauf peut-être à Mende ou à Chilleurs-aux-Bois - j'ai choisi ce nom exprès, il existe et il évoque des choses rigolotes).

On évite aussi de penser au marasme économique et social de notre beau pays, à la montée de l'individualisme, de l'intolérance, et allons-y carrément du fascisme, au recul des libertés (ben oui on est en état d'urgence, mais plus personne n'en parle déjà plus) ; ça distrait le chaland de verser quelques larmes sur ces héros morts chaque jour, ça rassure un peu ("moi je ne suis pas mort, au moins") et ça permet de continuer à avancer sans trop se poser de questions...

Bref, ça donne un peu d'optimisme, eh oui, car rien ne fait plus plaisir que de voir crever des gens connus, inaccessibles, et donc que l'on considère inconsciemment comme "protégés" par leur statut. C'est en tout cas nettement mieux que de voir crever des gens comme nous, par exemple des gens qui vont dans des concerts de rock ou boire une bière en terrasse.

Il n'y a pas de moralité à cela, parce que, de fait, on a seulement deux choix : celui évoqué ici, faire l'autruche pour mieux affronter le quotidien, ou se réveiller mais être perpétuellement angoissé quant à son avenir, qu'il s'agisse de sa propre mort ou de celle ses libertés.

Ami lecteur, choisis ton camp (moi, j'hésite) !


De Mika Miko à Bleached, de la bonne pop-punk pour les oreilles

Mika Miko n'a rien à voir avec le chanteur Mika (sauf le caractère efféminé, évidemment puisque c'est un groupe de filles), et encore moins avec les glaces Miko (hormis que les cinq nanas qui le composaient ont peut-être déjà mangé des glaces Miko, mais cela nous ne le saurons jamais).
Né en 2003 à Los Angeles, le groupe a sorti deux albums et plusieurs singles très réussis et carrément enthousiasmants, dans une veine punk mi-garage mi-pop, à savoir (j'explique aux débutants) que leurs morceaux d'à peine deux minutes étaient aussi agréables à pogoter qu'à fredonner en chœur, alternant avec bonheur hargne et fun. Bref, en un mot comme en cent, on kiffait sa race.

Mais tout a une fin, surtout dans le rock d'ailleurs et particulièrement en ce mois de janvier, et les deux sœurs Clavin, à l'origine du groupe, décidèrent de fonder leur propre girl-band en 2011 après le split de Mika Miko, avec une troisième comparse.
Bleached (en french, ça veut dire "décoloré") était né, et dès 2013 sortait un premier album, "Ride Your Heart", beaucoup plus sucré que leurs précédentes compositions, plus mélodique et moins agressif, mais sans jamais tomber dans la mièvrerie ni ralentir le tempo. Un album à écouter en été en roulant à cent cinquante à l'heure sur l'autoroute dans sa décapotable, cheveux au vent, ou en courant tout nu sur la plage et en faisant des galipettes (sur le sable ou ailleurs). Que du bonheur, en somme.

On est bien contents aujourd'hui de voir qu'il va y avoir une suite, car un nouveau single vient tout juste de sortir ("Keep On Keepin' On"), et, tudieu mes enfants, il déboîte, il arrache, il tue sa mère, il défrise, il émoustille le tirlipinpon, utilisez l'expression que vous voudrez en fonction de votre âge et/ou de vos croyances religieuses.

C'est clair, les femmes au volant c'est dangereux*, mais derrière une guitare, c'est souvent synonyme d'excellence...




* pour les réclamations merci de me laisser un message avec votre photo (mais non, je déconne)

"Zombies Néchronologies", un tome 2 à dévorer à belles dents

Après le premier tome dont je vous parlait la semaine dernière, voici le second, "Zombies Néchronologies" tome 2, "Mort parce que bête" (au fait, ça veut dire quoi, "néchronologies", à part être un jeu de mots pourri ?)
L'histoire se situe, comme pour le premier, dans un avenir proche, mais pas de bol, voilà t-y pas que les zombies ont envahi la planète. Nous suivons ici un petit français émigré en Suède afin d'y prendre en charge une équipe de développeurs pour un jeu nouveau vidéo. Le sujet dudit jeu étant, je vous le donne Emile (non, ne remplacez par ce prénom par le vôtre, ça ne fonctionnera pas, il s'agit d'une expression habilement détournée pour faire un peu d'humour), une invasion de zombies ! Quel hasard, Balthazar !

D'emblée, cette nouvelle histoire s'éloigne de la précédente : l'action du premier tome se situait dans un espace géographique étendu, en plein-air, alors que celle-ci confine au huis-clos par son enfermement dans un seul lieu, l'immeuble où travaille l'équipe ; autant l'album précédent possédait un humour mordant autant c'est l'inverse pour celui-ci : on ne rigole pas, mais alors pas du tout du tout.
Les points communs restent évidemment la chair fraîche (et pourrie) par petites (ou grandes) tranches, miam miam, mais surtout, et c'est ce qui le plus original et le plus séduisant dans cette série, l'accent mis sur la psychologie des personnages, très développée.
Sans trop spoiler, on s'apercevra ainsi vite que l'attitude du "héros", isolé dans la carapace qu'il s'est forgée, créera sa propre perte, et c'est la lente glissade vers cette fin inéluctable (qu'on nous a montrée dès le début, on n''est donc pas surpris) qui s'avère passionnante.

Une excellente BD donc, à se procurer sans hésitation.
A lire également, une interview de Olivier Peru, le scénariste à qui l'on doit déjà "Zombies" (tout court), là encore une excellente série sur ce thème pourtant archi-râbaché des humains du XXIème siècle. Pardon, je me suis laissé emporté, je voulais dire des morts-vivants. Des zombies, quoi :
http://www.actuabd.com/Olivier-Peru-Zombies-Il-est-tres


Bowie, Lemmy, Strummer, Cobain... mais pas Mudhoney !

Petit moment d'enthousiasme avec des survivants de l'époque grunge, purs parmi les purs, Mark Arm et ses potes de Mudhoney dont le tube "Touch Me I'm Sick" avait fait un tabac en 1988 et les avait propulsés parmi les valeurs incontournables de ce nouveau mouvement musical venu de Seattle, USA, qui balaya d'un seul coup dix années de new-wave et d'ennui : le grunge.

"Grunge", un terme improbable lancé par un journaliste et resté accroché à cette scène pour définir un mélange entre hard-rock et punk. Fer de lance du mouvement, évidemment, Nirvana, grâce à son album "Nevermind", qui avait le double-avantage d'être mélodiquement accessible aux oreilles les moins éduquées et d'offrir au public un chanteur à la gueule d'ange, le malheureux Kurt Cobain qui n'avait pas prévu, ni voulu, ce succès qu'il supportait mal.



Je me rappelle bien de cet enthousiasme immense que j'ai ressenti la première fois que j'ai entendu "Touch Me I'm Sick" dans l'émission de Bernard Lenoir, sur France Inter, sans doute un an ou deux après qu'elle soit sortie, et juste avant que "Smells Like Teen Spirit" bouleverse à jamais le paysage musical. J'avais le sentiment que quelque chose de nouveau et d'excitant se produisait, quelque chose dont je faisais partie, vraiment, et ni une ni deux, j'ai stoppé net la new-wave pour me plonger dans cette nouvelle musique : Nirvana, TAD, Cows, Bikini Kill, Mudhoney, Soundgarden, Babes In Toyland, Hole, Love Battery, le tout parrainé par Sonic Youth, qui faisait du bruit et des larsens depuis dix ans.

Bref. En 2016 il ne reste plus grand monde, à l'exception de Mudhoney qui n'a jamais arrêté son punk basique à trois notes, en y insufflant un peu de psychédélisme à l'aide de quelques guitares fuzz et parfois d'un peu d'orgue 60's (et aussi le bassiste de TAD et le chanteur de Love Battery avec leur nouveau groupe Vaporland ultra-confidentiel, je vous en parlerai sans doute un jour).

Concert d'une demi-heure au sommet de la fameuse tour Space Needle de Seattle, dont le sommet ressemble à une soucoupe volante. Putain, ces gars-là ont 55 balais, mais qu'est-ce qu'ils envoient !
La session live commence par Touch Me I'm Sick, s'il ne devait y avoir qu'un morceau à écouter, c'est bien celui-là.

Rock on !

http://www.vuhaus.com/videos/mudhoney-full-performance-from-the-space-needle

Broen ||| Bron - VOSTFR S03 E01 à 10



Broen, ou Bron, est, disons-le tout net, l'une des meilleures séries de ces dernières années. Ceux qui connaissent déjà sont en général fans, les autres... pas de bol, mais après avoir lu cette petite critique, j'espère qu'ils seront convaincus de se lancer.

Pour la première catégorie, les fans, je me bornerai à dire que cette saison 3, qui était un pari risqué avec l'absence de Martin, se révèle aussi bonne que les deux autres. Le "remplaçant" de Martin est vite accepté, l'intrigue est tout aussi tordue que dans les deux premières saisons, avec les rebondissements qui vont bien, l'ambiance générale y est toujours aussi... comment dire... (froide ? sombre ? oui et non, c'est indéfinissable, sans doute que seuls les scandinaves la comprennent), disons donc "crépusculaire", et bien sûr on retrouve la formidable, l'extraordinaire, la génialissime Saga Norén, "Länskrim Malmö", qui est plus que jamais mise au centre de la saison.
C'est d'ailleurs le seul reproche que l'on pourrait faire à l'édition 2015 : son caractère de martien est parfois un peu trop appuyé. Mais ce qui est intéressant, c'est que pour la première fois on fouille un peu dans sa vie, et surtout que le roc de froideur qu'elle symbolise va s'effriter jusqu'à (presque) s'effondrer. On l'adorait déjà avant, elle nous faisait rire, cette fois-ci c'est le contraire, on s'y est tellement attachés que tous les malheurs qui lui tombent sur la gueule auront du mal à empêcher votre petit coeur de se serrer, voire vos glandes lacrymales de fonctionner.

Pour la deuxième catégorie, les pauvres hères qui n'ont encore jamais vu le moindre épisode de Broen, sachez déjà qu'il faudra commencer la série par la saison 1 et pas par celle que j'évoque ici, ce serait une aberration. Broen, une série scandinave comme vous l'aurez deviné, en l'occurrence suédoise, a eu beaucoup de succès à sa sortie, du coup elle a été immédiatement refaite, version USA "The Bridge" et canadienne "Le Pont" (il faudra qu'on m'explique pourquoi il faut refaire une série, si ce n'est parce que la langue ou la culture originelle nous déplaisent ou que l'on estime qu'un américain est suffisamment con pour ne pas comprendre la vie d'un suédois - heureusement qu'on n'a pas eu de version française avec Mimi Mathy ou Caroline Genest)*. Bref, évidemment, les remakes ne sont pas à la hauteur des originaux.

Mais de quoi ça parle, Broen, me direz-vous l'air angoissé et impatient ? Eh bien Broen, c'est du polar macabre et vénéneux, avec un méchant, des victimes, des flics, une enquête.
Les méchants ne sont jamais ceux que l'on croit et restent toujours des personnages que l'on pourrait comprendre ; les victimes sont souvent celles que l'on n'attendait pas, et dans l'un ou l'autre cas on se préoccupe toujours de nous montrer qui ils sont, de les décrire, de nous montrer leur vie ; l'enquête quant à elle est toujours palpitante, il y a souvent des histoires parallèles sans rapport a priori mais qui finissent toujours par nous mener au point commun avec l'enquête. Et il y a dans chaque saison un suspense maousse costaud, des vrais moments de terreur, de surprise, d'horreur, une tension palpable sans relâche du début à la fin, avec cette ambiance nordique typique évoquée au paragraphe précédent : nuit, pluie, neige, brouillard... assez fascinante pour nous autres qui vivont plus au sud.

Quant aux flics, ce sont bien entendu les héros. Il y a en deux principaux, mais tous les seconds rôles sont importants, la vie de chacun étant là aussi souvent évoquée : Saga Norén, suédoise et Martin Rohde (saisons 1 et 2) puis Henrik Sabroe (saison 3), danois, qui doivent collaborer ensemble pour des affaires mettant en cause leurs deux pays.
Et c'est là toute la force de la série, cette mise en commun de deux personnalités improbables, une recette classique dans le cinéma et très réussie ici, avec leur fragilité et leurs contradictions. On rentre de plain-pied dans leurs problèmes personnels, leurs émotions, qui prennent tout autant de place que l'intrigue policière sans jamais la parasiter, et il y a de quoi car ce sont des personnages brisés par la vie, instables, traumatisés, qui font avec, et nous avec eux.

En résumé, Broen est une série à l'univers très particulier, profondément émouvante grâce au développement de la psychologie de tous ses personnages, tous faillibles, imparfaits et loin des clichés. Certes, tout cela est très sombre, mais profondément humain, et c'est cette humanité qui fait que l'on s'y attache tant.

En plus, on apprend des mots de suédois (car évidemment il serait sacrilège de regarder cela en VF, une VF qui n'existe de toutes façons pas). Tack, Bron.

Le pont de l'Øresund, qui sépare le Danemark de la Suède, et Copenhague de Malmö (Google Maps)
* Dernière minute : deux fidèles lecteurs beaucoup plus avertis que ma misérable personne m'annoncent qu'une version française a bien eu lieu ("Le tunnel", qui prend comme point de départ le tunnel sous la manche) et qu'elle est, je cite, "toute pourrie". Sacrée la France.

"Zombies Néchronologies", des zombies à l'Elysée !

Voilà une BD bien sympathique ma foi, que j'ai dévorée rapidement, la bave (sanguinolente) aux lèvres. "Zombies Néchronologies - tome 1 : les misérables" , par Peru et Petrimaux, n'est pas qu'une énième BD de zombies. Ou plutôt si, mais elle adopte un point de vue très original qui renouvelle un peu le genre, sans oublier une bonne dose d'humour caustique et un trait sympathique.

Le héros, par exemple, est vieux, et son compère d'infortune l'est aussi. Tous les personnages, un peu comme dans les séries les plus réussies, ne sont ni franchement sympathiques ni franchement antipathiques, ils sont juste humains (dans un univers de zombies, ça a son importance) avec leurs imperfections, leur héroïsme à deux balle et leur bêtise crasse.
De plus l'action, se situe dans notre beau pays, ce qui change des errances sur les autoroutes américaines. Allez savoir pourquoi ça fait tout de suite moins sérieux.

Le pitch est simple : le garde du corps de François Hollande sauve son président de l'invasion zombie puis s'enfuit avec un autre type pour rejoindre une base tenue par les militaires. Classique mais efficace, et férocement jouissif dans la description d'un Hollande totalement lâche et dépassé par les événements, qui ne cherche qu'à sauver sa peau (tiens, mais finalement ce n'est peut-être pas, tant que ça, de la fiction ?). Le personnage du garde du corps est lui aussi très intéressant quand il décide d'arrêter d'obéir, et le malheureux fonctionnaire qui le suit est aussi vraiment bien torché.

A suivre, mon avis sur le tome 2, paru en 2015, d'ici quelques jours.

"En immersion"... ah bon. Et mon [censuré], il est en immersion ?

En ce moment sur Arte en replay, et dispo pour tous les méchants pirates, la mini-série de 3 épisodes "En immersion" de Philippe Haïm, à qui l'on devait la très bonne série "Braquo" avec Jean-Hugues Anglade.
Le qu'en dira-t-on était prometteur : série sombre, filmée en noir et blanc léché, avec pour sujet un flic malade qui n'en a plus pour long à vivre et qui infiltre le milieu de la drogue, "une histoire belle et simple, un conte surprenant" (© Les Inrocks, ah qu'ils sont nazes eux parfois). Et tout ça, français, cocorico.
Moi, quinquado assumé tout musclé, j'aime quand c'est sombre, très sombre, quand c'est violent, très violent, quand ça va loin et que ça dérange... mais, pourtant, passée la fascination du premier quart d'heure, j'ai lâché prise. J'ai quand même regardé tout ça en entier, histoire de... mais au final quelle déception. Et je vais vous dire pourquoi, parce que je suis comme ça.



Primo, tout est factice là-dedans, et les personnages sont de vrais caricatures, on frôle même souvent le ridicule :

  • le héros, père maladroit mais aimant et pourtant désespéré (eh oui c'est dur la vie), passe sont temps la tête courbée ou entre ses mains quand il ne pleure pas, ce qui ne l'empêche pas d'infiltrer un cartel hyper-violent tranquillou, avec jamais l'impression qu'il a la trouille ou une once d'hésitation. Même si on va crever dans 6 mois, ne me faites pas croire qu'on affronte des types qui vous explosent la cervelle pour rien avec désinvolture.
  • la fille, sympa et mignonne, est attirée par un petit con sans le moindre charisme à part sa belle gueule, et elle l'est beaucoup plus que cela n'est réaliste, complètement accroc à ce type qui lui tape dessus et la traite comme une chienne, c'est ridicule. Sans parler de la drogue, ouh c'est pas bien, et tout ça alors qu'ils sont encore au lycée (j'étais peut-être un peu attardé, mais eux ils sont sacrément matures).
  • Les flics sont tous infects, mais vraiment, et même si on a dû leur dire de jouer froidement ("tu fais pas assez la gueule coco, soit plus froid stp"), leurs personnages sont d'une bêtise affligeante, qu'il s'agisse de la chef-flic qui joue aux échecs avec ses collègues pour les tester (moins plausible, tu meurs), qui a l'air ultra-constipée tout le long (jamais une émotion, jamais un sourire ou rien), mais qui veut adopter un enfant même si elle change d'avis ou bref, on s'en fout, et le supérieur du gentil flic, une vraie ordure imbue d'elle-même qui tyrannise sans vergogne le gentil juste avant de s'écraser devant lui parce que, tu comprends, il va risquer sa peau pour la Justice. N'importe quoi.
  • Quant aux malfrats, les acteurs ont fait ce qu'ils ont pu mais on les verrait plutôt en train de faire les kékés dans "Plus belle la vie" vu leur physique d'adolescents maigrichons polis et bien élevés (mais ça doit être voulu pour créer un contraste et une ambiance, arf arf). Et vas-y que je te sors mon gros flingue et que je t'explose un mec sans sourciller, ou que je le torture comme le dernier des nazis.
  • Et ne parlons pas du réfugié malien (NDA : vous avez remarqué, je parle de "réfugié" et pas de "migrant"), une lopette comme on en fait rarement, qui parle français ou pas, on n'a pas bien compris, et qui passe son temps à pleurnicher avec des yeux de caniche, mais c'est peut-être parce que c'est un malheureux Noir sorti de sa cambrousse qui est effrayé par la violence du monde occidental ? Bonjour le cliché, sans compter que ça pourrait presque passer pour du racisme (je rends ça au réalisateur, il n'a pas dû le faire exprès).

Secondo, le scénario : on se dit que tous les flics de France vont bondir de joie en voyant à quel point il est simple de se faire passer pour un gros voyou et de devenir le pote du chef des méchants en 3 minutes (d'ailleurs le gentil le dit au méchant à la fin, "qu'est-ce que tu es naïf mon gars", il ne manque que le rire sardonique) alors que ce dernier terrifie tous ses lieutenants dans la première moitié de la série. Et comme il est très con, il ne s'est pas aperçu non plus (attention, spoiler), que son bras droit est lui aussi un flic infiltré. C'est ballot ! (d'ailleurs pourquoi n'est-ce pas ce dernier qui aurait pu monter l'arnaque, on sait pas, il disparaît au milieu des épisodes sans crier gare, il a dû se demander ce qu'il foutait dans cette série).

Bref, "En immersion", c'est comme une bonne petite tarte aux pommes sur laquelle on aurait ajouté plusieurs couches de sucre, de chantilly, de chocolat, de béton armé, ça te rend le truc indigeste et ça finit par te faire vomir.

Au fond, s'il y avait eu un poil d'humour ou de nonchalance, ça aurait pu fonctionner, mais ici tout est tellement tendu, prêt à craquer, surenchéri sur surenchéri, qu'on a qu'une envie : se barrer de la télé et aller voir, je sais pas moi, "C'est arrivé près de chez vous", "Délivrance", "Le parrain", ou n'importe quel film qui parle de violence avec réalisme et une vraie puissance, ou, si on préfère la bluette (c'est peut-être le sujet après tout, les relations père-fille), n'importe quel film avec des histoires de relations enfants/parents, là non plus ça ne manque pas.

Bref l'esthétisme pour l'esthétisme, sans la moindre émotion, ça plait dans les salles d'exposition ou aux branchouilles bobo pleins de morgue "la vie est pourrie tout est pourri" mais là, quand même, ça ne vaut pas la peine de se faire ch... devant sa télé.

Beau oui, comme Bowie (©Isabelle Adjani)

Finalement, ce qui touche le plus avec la mort de Bowie, ce sont les hommages multipliés à l'infini que l'on croise sur Facebook et sur tout le net, plus encore que ceux de Lemmy (réservé à la frange dure des amateurs de rock), Galabru (réservé aux cinéphiles plus ou moins alternatifs), Boulez (réservé à un autre monde dont je ne fais pas partie), Delpech (réservé à beaucoup de femmes qui le trouvaient beau oui comme Bowie et à la chanson populaire de qualité, mais ce n'est pas mon monde non plus), enfin à Johnny Hallyday, dont la mort me ravit.

Placebo, Nine Inch Nails, Dandy Warhols, Pixies, plus une myriade de petits groupes actuels, plein de gens de 30, 40, 50, 60, 70 ans, bref tout le monde a rendu son hommage, et la plupart du temps c'était quelque chose de spontané et de sincère et donc, de touchant.

Pour moi, si tant est que vous en ayez quelque chose à foutre, Bowie n'a jamais été une idole, mais il a toujours été un type profondément respecté, un peu admiré, un mec cool qui vous accompagne dans votre vie, et c'est quelque chose de rare avec les chanteurs, parce que leur carrière est en général assez courte. C'est un truc que l'on ressent beaucoup plus avec les acteurs, si vous voyez ce que je veux dire : Rochefort, Serrault, Noiret, par exemple, pour ne citer que quelques français, dont la mort m'a fait le même effet (enfin, pas Rochefort, pas encore). Le sentiment de perdre un petit bout de soi-même et de se rapprocher, l'air de rien, de ce néant qui nous attend, à notre tour.

La première fois que Bowie m'a marqué, c'est à l'époque où je me souciais beaucoup de mes boutons sur la gueule et que je n'avais pas encore découvert le punk ou le grunge. C'était à l'époque de "Ashes to Ashes", avec ce titre absolument incroyable, "Fashion", son riff de guitare destroy qui s'abattait sur cette "fouf fouf fouf" synthétique bizarre, bref un morceau typique des années post-punk, novateur jusqu'au bout des ongles. Après, ça a été la période "Let's Dance", et pour moi c'était déjà de la musique de vieux : un type en costard, de la musique joyeuse, alors que j'étais en pleine dépression adolescente à écouter The Cure, Echo & The Bunnymen ou Siouxsie & The Banshees, très peu pour moi. Mais à la même époque, aussi, je découvrais Bowie dans son autre rôle, qui lui allait pas si mal : le personnage de fiction, au cinéma. Comment oublier "Les Prédateurs" (avec Bauhaus !) ou "Furyo" ? Et aussi ce vieux machin des années 70, "L'homme qui venait d'ailleurs", qui m'avait bien impressionné ?

Plus tard, Bowie a signifié les cuites à la bière dans la cité U : un copain écoutait en boucle "The Rise and Fall of Zyggy Stardust", l'album que j'ai d'ailleurs choisi comme musique de fond pour écrire ceci. Encore plus tard, alors que j'étais moi-même bien intégré dans mon rôle de fanzineux rock qui avait le pouvoir d'interviewer Kurt Cobain par exemple, ce fut le magnifique "1. Outside", qui réhabilitait Bowie comme un artiste moderne, jeune et digne d'écoute (Tin Machine avait déjà contribué à le rendre respectable). Même si on pouvait lui reprocher de copier Nine Inch Nails. Le suivant, "Earthling", était aussi un sacré truc, ainsi que "Heathen" ou "The Next Day".
Je surveillais alors sa carrière avec toujours ce sentiment un peu jaloux, un peu moqueur, avec une pensée du genre "c'est un sacré bonhomme, un fieffé escroc de génie, j'aimerais bien arriver à son stade à son âge."
Quantà Lazarus, que j'ai écouté pour la première fois dimanche, la veille de sa mort, il est trop tôt pour que je donne un avis posé, mais il est clair que c'est un album crépusculaire, son chant du cygne.

Il nous reste un sacrée discographie qu'on n'a pas finie de redécouvrir, et qui est définitivement entrée dans l'histoire magique du rock'n'roll. Et pas grand monde pour le remplacer, hélas. Même Iggy Pop qui n'est pas à sa hauteur, malgré une longévité identique.

Le meilleur hommage que l'on puisse rendre à David Bowie, n'est-il donc pas d'écouter ses disques ? Sans aucun doute. Dont acte.


"H+" : La fin du monde c'est bien ça, comme truc

Eh oui j'aime autant les histoires de zombies que les histoires de fin du monde, de chaos ultime, de giga-méga-catastrophes. H+ est une série web de 48 épisodes sortie en 2012 (oui je suis un peu à la traîne), et elle vaut franchement le détour pour son histoire absolument glaçante (aparté : utiliser le mot "glaçant" est très à la mode en ce moment dans tout article de presse, utilisez-le si vous voulez faire de l'effet) d'un futur pas très éloigné, où chacun possède sa petite puce implantée dans le cerveau.
Puce qui permet, ô merveille, d'être connecté en permanence avec ses amis, facebook, internet, tout ce qu'on veut. Seulement voilà, un jour crac, virus général et tout le monde clamse d'un coup, comme ça, et seuls quelques malheureux qui se trouvaient dans une zone "où on capte pas" (un sous-sol de parking par exemple), survivent à l'horreur.Et d'autres, qui sont des méchants, mais chuuuut.

48 épisodes c'est long me direz-vous, oui mais c'est une série web, c'est à dire diffusée uniquement sur le web (logique), et du coup les épisodes font entre 3 et 5 minutes, donc ça se regarde facilement.
Un petit souci quand même, l'accès YouTube est interdit dans notre pays, il faut donc télécharger un petit plug-in (sur Firefox) pour faire croire à votre navigateur (hin hin on est malins) qu'on est aux USA ou en Angleterre, et donc accéder aux vidéos.
Autre souci, cette série est en VO non sous-titrée, il faut donc parler parfaitement anglais (ou désirer ardemment se former sans contrainte scolaire à la langue de Shakespeare).
Passés ces quelques inconvénients dont tout jeune de 20, 30, 40 ou 50 ans saura se débarrasser sans coup férir, vous allez kiffer votre race, promis.

> le trailer :


> la série : https://www.youtube.com/user/HplusDigitalSeries
> le plug-in, seulement sur Firefox : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/zenmate-security-privacy-vpn/

Il y a aussi YouTube Unblocker, ProxTube (pas testés)...

"Green Blood", le western-tofu après le western-spaghetti

Green Blood est un chouette manga dont l'action se déroule à Manhattan, New-York, au milieu du XIXe siècle. Deux bandes rivales s'y affrontent et au milieu, il y a le Grim Reaper, ce tueur froid et plus balèze que tout le monde, qui a une relation fusionnelle avec son jeune frère. C'est du manga comme on l'aime : il y a de la baston (pas trop), c'est extrêmement violent, les personnages ont tous une psychologie intéressante, et l'histoire tient debout. Deux tomes impeccables déjà lus pour le moment, je vous en dirais plus quand ce sera le moment.


C'est parti mon kiki

Allez voilà, débuter l'année est une bonne idée pour débuter un blog. Et ça faisait longtemps que j'avais envie de sortir un peu de Facebook pour m'adresser au monde entier, à vous donc, lecteurs français, anglais, japonais, zimbabweiens, kurdes de Syrie ou de Turquie et monégasques déprimés.

"Quinquado", parce que le terme est rigolo et que ce sera bientôt mon cas (pas encore à l'heure où j'écris ces lignes, ouf), ce mot a été inventé par un type qui devait beaucoup s'ennuyer pour désigner la génération des ados des années 80, biberonnés par les débuts de la new-wave pour les plus jeunes et la révolution punk pour les plus vieux, une génération qui a vu naître les jeux vidéos, les ordinateurs perso, la technologie tout partout, mais aussi une génération (que l'on a appelée "X", aujourd'hui on parle de "Y" et même de "Z" - et après on est bien emmerdés) qui s'est pris la crise en plein dans la gueule, ayant été élevée dans le plein-emploi étant enfants par des parents qui n'imaginaient pas la déprime et les galères qu'allaient vivre leur progéniture, une génération qui a grandi avec le Sida, le chômage, la compétition, quand tout le monde faisait encore comme si ça n'existait pas, du moins chez les adultes de l'époque.

Bref cette génération là, elle n'était pas préparée du tout à affronter la vie, contrairement aux générations "Y" ou "Z" qui, peut-être un peu plus, le sont, éduqués dès le berceau à galérer toute leur vie, car ils ont notre exemple devant les yeux.
Les quinquados sont en général de deux sortes : des saloperies qui se sont fait plein de pognon sur le dos des autres et qui prônent le libéralisme, le capitalisme débridé, le lepénisme, et les autres, les ratés, les cyniques, les rigolards ou les dépressifs qui n'ont pas encore grandi (certains croient même au Père Noël, c'est-à-dire au socialisme ou plutôt au hollandisme) et sont restés coincés dans leur post-adolescence, ce qui fait d'eux des gens formidables. Bon, il y a aussi les gros beaufs et tous ceux qui étaient déjà vieux à 15 ans, ceux-là il y en a toujours eu et il y en aura toujours.

Ne lisez pas tout ce que je viens d'écrire, c'est complètement con, j'ai juste envie de vous parler de ce que qui m'excite artistiquement parlant, à savoir du rock (punk, new-wave, grunge, électro, post-punk) d'hier et d'aujourd'hui car je baigne dedans, des BD (je rattrape mon manque de culture manga ou BD occidentale en relisant tout ce qui est sorti depuis 72 ans), de bouquins (moins car je lis surtout des essais sociaux ou historiques, ça je n'en parlerai pas ici), et of course des séries-télé que j'avale goulûment l'une après l'autre et des films (moins, je regarde plus de séries). Et peut-être même parlerais-je de politique, d'anarchie ou d'écologie de temps à autre, voire de bricolage, de couture ou de plomberie si jamais je m'y mets.

Amen.