Henry Rollins n'est pas mort : "He Never Died"

Pas grand chose à me mettre sous la dent ces dernières semaines, et j'ai même failli abandonner ce blog, c'est dire (et d'ailleurs je l'ai même pré-dit quand je l'ai créé, c'est terrible l'absence de confiance en soi, en soit). J'essaye de m'y remettre.

Donc j'ai visionné récemment, sans savoir où j'aventurais mon esprit fatigué, un film sorti il y a l'an dernier, "He Never Died", de Jason Krawczyk. Les quelques lignes de résumé avaient de quoi me plaire : un cannibal immortel qui doit retrouver sa fille enlevée par des méchants, ça avait l'air bien appétissant. Mais surtout, le premier rôle : Henry Rollins ! Maître Henry Rollins !!!

Vous ne connaissez pas ? Ce type est l'incarnation même de l'underground américain depuis 30 ans, un petit génie, devenu une référence pour tout bon journaliste qui cherche à faire un papier sur le punk des années 80 ou le grunge des années 90, une sorte de John Lydon d'outre-Atlantique, un mec en qui on a confiance, qui est resté pur, qui en a vu des vertes et des pas mûres au sein de Black Flag puis du Rollins Band ; un type qui a une grande gueule et une sacrée carrure, qui aime se confier et dire ce qu'il a à dire sans concessions, enfin quelqu'un qui connaît tout le monde et qui, va savoir pourquoi, est préféré à une Courtney Love ou à d'autres anti-héros trop douteux ou inconstants.

Bref, Rollins, n'a pas choisi d'être ce qu'il est, et à 50 balais bien passés, qu'il fasse l'acteur dans ce film qui a tout l'air d'un nanar de seconde zone est un argument de poids pour se jeter goulûment dessus. De fait, Rollins est aujourd'hui acteur à part entière car il a tourné dans une cinquantaine de films depuis les années 90.

Mais revenons sur "He Never Died" : Le héros est un type fatigué, perpétuellement fatigué. Il est seul, mange des flocons d'avoine et boit de l'eau. Bizarre, parce que c'est un costaud a l'air rébarbatif, il ne ressemble pas à une midinette. Et puis les choses vont se déglinguer : des gens très méchants vont essayer de lui faire la peau, ils vont kidnapper sa fille (il ignore qu'il en a une, c'est son ex qui le prévient), puis, plus ça va se déglinguer, mieux on va comprendre.

Jack, notre héros, va peu à peu révéler qui il est, et se montrer sous son vrai visage. Il n'est pas seulement cannibale, mais aussi vampire (ben oui, manger c'est bien mais il faut boire, aussi, pour faire des repas équilibrés). Et puis il est immortel, et depuis longtemps, mais alors vraiment très très longtemps. D'ailleurs, il annonce lui-même (attention, mini-spoil) qu'il y a son nom dans la bible, c'est dire.

Toujours pas convaincus ? Allez, toute cette histoire n'est pas ce qu'elle a l'air d'être, c'est à dire un nanar mal foutu et débile avec castagne et hémoglobine. En fait, c'est un nanar super bien foutu et humour rigolard énième degré (pas débile, donc), avec castagne (c'est même très très violent) et hémoglobine (c'est même très très dégueu). Et on se marre. Je me suis marré du début à la fin malgré l'absence d'humour "évident". A cause de la crétinerie des méchants, complètement dépassés, à cause du personnage de Jack, qui a vraiment l'air de se faire ch... tout le temps, qui est blasé comme jamais, et qui serait un gros nounours taciturne (la serveuse qui est amoureuse de lui ne s'y est pas trompée) si on ne faisait pas tout pour nous l'énerver.

Evidemment ce genre de film ne s'adresse pas à tout le monde, mais quand on aime, c'est une franche réussite, on y prend un vrai plaisir potache et régressif, et carrément intellectuel aussi pour la dimension psychologique des personnages. D'ailleurs depuis le comics The Walking Dead, on sait qu'on peut parler intelligemment de zombies, non ?

Le trailer du film (en anglais)

Et pour le plaisir, juste comme ça, deux morceaux de Black Flag avec Rollins au chant :


"TV Party", une vidéo "officielle"

"Rise Above" (tiens, il s'est rasé la tête),
en concert (ah, c'était le bon temps)

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