Chronique de "Where Things Were", de LANE

La fureur salvatrice, dès le début de l'album, ne suffira pas. Elle ne suffira pas à retirer la tristesse de se dire que cette fois-ci, l'aventure LANE est belle et bien terminée. Qu'il n'y aura plus d'albums, que le souvenir des Thugs qui, quoiqu'on en dise et même si ce n'est pas sympa pour Étienne et Cam venus de Daria, apparait toujours en filigrane au travers de ces guitares saturées bourrées d'émotion et du chant si particulier d'Éric, reconnaissable entre mille ; que ce souvenir, donc, va peu à peu s'éloigner et rejoindre les grands noms de l'histoire du rock. Car oui, c'est une des page les plus brillantes du rock français qui se clôt : LANE n'existe plus, les frangins Sourice sont passés à autre chose, les frangins Belin sont revenus à Daria, le fils Sourice quant à lui débute une carrière prometteuse avec les merveilleux Fragile, dont nous avons chroniqué récemment le premier EP. Alors que dire de ces sessions studios, derniers enregistrements non finalisés (novembre 2021) mais dûment mastérisés pour ne pas être abandonnés et jetés aux oubliettes ? Eh bien, que non seulement elles nous offrent des morceaux tous parfaits, des plus lents et envoûtants aux plus enragés en passant par ces bulles d'émotions écorchées vives et bouleversantes, typiques du groupe ("Sunday Night", "Painted White", "Elliott Bay"), mais qu'en plus elles montrent que LANE n'a jamais vraiment eu besoin de produire ses albums : les sonorités brutes du studio de répétition, certes un peu plus basiques, rugueuses, notamment au niveau de la batterie, captées dans l'instant, font ressortir à merveille l'urgence, la sensibilité et l'émotion de la musique. Salut les gars, bonne chance dans vos nouveaux projets et surtout : merci, on ne vous oubliera pas.


(chronique également publiée sur premo.fr)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est modéré (pour éviter les spams), mais n'hésitez pas à commenter !